Cours d’Herméneutique (partie 2)

Canonicité et versions

Canon veut dire littéralement « règle, bâton à mesurer » et désigne la norme ou le standard. En tant que protestants nous acceptons 66 livres comme le canon de livres inspirés par Dieu.

Le canon protestant

Les protestants acceptent la version courte des livres de l’AT selon le témoignage de la littérature rabbinique tardive, de Flavius Josèphe, etc. qui affirment que la prophétie cessa du temps de Esdras et Néhémie et des dernières petits prophètes: Aggée, Zacharie et Malachie.

Les auteurs du NT ont des possibles allusions à certains des livres apocryphes. Mais, bien que Paul a cité des poètes et prophètes grecs (Ac 17:28; Tit 1:12) et Jude cite de pseudépigraphes (Jud 9, 14), les chrétiens n’ont jamais réclamé la canonicité de ces livres.

L’ordre de l’AT

Du point de vue chronologique, le livre le plus ancien de l’AT est le livre de Job et le dernier livre à être écrit fut le livre des Chroniques. Donc nous pouvons affirmer que l’ordre de nos Bibles aujourd’hui n’est pas tellement chronologique mais thématique. Quel sont alors ces thèmes?

Jésus connaissait la division: la loi, les prophètes et les psaumes (Lc 24:44). La division tripartite (pentateuque, prophètes et écrits) est parfois chronologique et parfois thématique.

La Bible hébraïque, préserve l’ordre, la loi, les prophètes et les Psaumes, tandis que les Bibles en français sont en général arrangées selon l’ordre de la LXX, où les livres sont ordonnés en créant une séquence: passé, présent, futur.

Le Canon du NT

Du point de vue chronologique, le livre le plus ancien du NT est la 1e lettre aux Thessaloniciens et le dernier livre à être écrit est l’Évangile de Jean. Bien que les chrétiens ont hérité du judaïsme une Bible « complète », ils ont compris que la nouvelle alliance en Christ amenait naturellement à une nouvelle collection d’écrits. Deux des dernières écrits du NT font référence à des plus récents comme étant partie de la parole de Dieu (1 Tim 5:18 cite Lc 10:7 et 2 P 3:16 parle des lettres Paul).

Tertullien (3e siècle) est le premier à employer le mot testamentum pour parler du NT. Tertullien reconnait 23 de nos livres du NT comme canoniques. Il omet Jacques, 2 Pierre, 2 et 3 Jean, dont il ne dit rien. Origène à la même époque parle de 27 livres mais remarque que 6 livres sont disputés: Hébreux, Jacques, 2 Pierre, 2 et 3 Jean et Jude.

C’est Athanase, évêque d’Alexandrie, qu’accepte les 27 livres sans aucune hésitation. Ce qui sera ratifié par le concile d’Hippone (393 après J.-C) et celui de Carthage (397 après J.-C.).

Comme dans l’AT, le NT est ordonnée du point de vue thématique, chronologique mais aussi selon la taille des livres.

Brevard S. Childs (2 septembre 1923 – 23 Juin 2007) est le théologien qui a promut l’étude canonique de la Bible (dans son état actuel). Cela donna un nouvel élan aux études de l’intégrité de la parole de Dieu comme nous adventistes avons toujours soutenu.

La difficulté de la traduction
Les rouleaux et codex de la Bible, ne ressemblent pas aux livres imprimés de notre époque. Les textes les plus anciens ont été écrits, en majuscules, sans espace entre les mots, sans ponctuation, sans divisions, ni titre de sections.

Usage et abus des traductions

  • Il ne faut pas minimiser l’importance des langues originelles. Pour ne pas lire dans le texte des idées qui ne s’y trouvent pas.
  • Il ne faut pas exagérer l’importance des langues originelles.  Les traductions françaises sont pour la plupart dignes de confiance.
  • Il ne faut pas considérer le sens d’un mot égal à son histoire. Il faut garder le sens du mot sans chercher toujours chercher à tirer le sens de l’étymologie.
  • Il ne faut pas lire tous les sens possibles d’un mot dans le même verset. Normalement un mot a un seul sens dans un texte précis, selon le contexte.
  • Il ne faut pas trop insister sur les subtilités de la grammaire ou le vocabulaire.
  • Il faut se tenir au contexte.

Les versions françaises

  • Les versions littérales : Louis Segond, Darby, Chouraqui, la Bible: nouvelle traduction.
  • Les versions semi-littérales : Colombe, TOB, Jérusalem, Nouvelle Bible Segond, Segond 21, de la Pléïade, Maredsous, Osty.
  • Les versions à équivalence fonctionnelle : Parole de Vie, Bible Français Courant, Semeur, la Bible expliquée, Nouveau Testament Parole Vivante.
  • Les paraphrases : Qui ne sont pas à proprement dit des versions mais, des lectures adaptés et personnelles des auteurs qui les écrivent.

1 Co 7:1 comme exemple de comparaison

Περὶ δὲ ὧν ἐγράψατε, καλὸν ἀνθρώπῳ γυναικὸς μὴ ἅπτεσθαι (BGT)

  1. Pour ce qui concerne les choses dont vous m’avez écrit, je pense qu’il est bon pour l’homme de ne point toucher de femme (LSG).
  2. Pour ce qui concerne les choses au sujet desquelles vous m’avez écrit, je pense qu’il est bon pour l’homme de ne point toucher de femme (NEG).
  3. (Passons) à ce que vous m’avez écrit. Il est bon pour l’homme de ne pas toucher de femme (SER ou Colombe).
  4. Pour ce qui concerne ce que vous avez écrit, il est bien pour l’homme de ne pas toucher de femme (NBS).
  5. Au sujet de ce que vous m’avez écrit, il est bon pour l’homme de ne pas prendre de femme (SG21).
  6. Or quant aux choses dont vous m’avez écrit : {Je vous dis} qu’il est bon à l’homme de ne pas se marier (Mar).
  7. Pour en venir aux questions au sujet desquelles vous m’avez écrit, j’estime qu’il serait bon pour l’homme de s’abstenir du commerce avec la femme (Maredsous).
  8. Vous m’écrivez plusieurs choses et je réponds. C’est très bien de ne pas toucher une femme (BDP).
  9. Pour ce qui est des choses dont vous m’avez écrit, il est bon à l’homme de ne point toucher de femme (Ost).
  10. Pour ce que vous m’avez écrit, il est beau pour l’homme de ne pas toucher à la femme (BChour).
  11. Venons-en à ce que vous m’avez écrit. Il est bon pour l’homme de s’abstenir de la femme (TOB).
  12. Or, pour ce qui est des choses au sujet desquelles vous m’avez écrit, il est bon à l’homme de ne pas toucher de femme (DRB).
  13. D’autre part, à propos de ce que vous m’avez écrit : « il est bon pour l’homme de ne pas toucher à une femme » (La Bible. Nouvelle Traduction).
  14. J’en viens maintenant à ce que vous m’avez écrit à savoir : « il est bon pour l’homme de s’abstenir de la femme » (Jér).
  15. J’en viens à présent aux problèmes que vous soulevez dans votre lettre : « C’est une excellente chose, dites-vous, qu’un homme se passe de femme » (Sem).
  16. Passons maintenant aux sujets dont vous m’avez parlé dans votre lettre. Il est bon pour un homme de ne pas se marier (BFC).
  17. Maintenant, je réponds à ce que vous m’avez écrit. Pour un homme, c’est une bonne chose de ne pas avoir de femme (PDV).
  18. J’en viens à présent aux questions que vous m’avez posées dans votre lettre : « C’est une excellente chose, dites-vous, qu’un homme se passe de femme » (PVV).