Daniel 4

Ce chapitre est unique car c’est un décret promulgué par un roi païen, Nebucadnetsar lui-même (cf. Ac 23:25-30). Puis, il s’agit de la troisième  prière du livre de Daniel.

La prière du roi (Dn 3:31-33 à la première personne du singulier)

Entre 20 et 30 ans sont passés depuis les événements de la fournaise ardente (ch. 3). Nebucadnetsar et son royaume jouissent d’un temps de paix et de prospérité. Toutefois, Nebucadnetsar au sommet de sa gloire, il est rempli d’orgueil et oubli qu’il a acquis tout cela par la volonté de Dieu. La Bible nous rappelle que « L’arrogance précède la ruine, Et l’orgueil précède la chute » (Pr 16:18) car Dieu déteste l’orgueilleux (Pr 6:16-18; 8:13). « Dieu résiste aux orgueilleux, Mais il fait grâce aux humbles » (Ja 4:6).

Dans ce décret, le roi païen reconnaît l’existence d’un autre royaume, plus grand que le sien. Pour la première fois, il reconnait une autorité au-dessus de lui-même. Dans ce texte Nebucadnetsar est plus concerné par la gloire de Dieu que par la sienne, plus concerné par le bien-être de ses sujets que par sa propre réputation. Bien que Dieu domine sur tous les hommes, il nous demande de respecter les gouvernements en place (1 Ti 2:1-2; Ro 13:1-5). Il y a toutefois des occasions où ils préférable d’obéir à Dieu plutôt aux hommes (Ac 5:29).

Exposition du rêve (Dn 4:1-15 à la première personne)

v. 14 Une des leçons les plus difficiles à apprendre, c’est la souveraineté de Dieu. Il est au-dessus de tout. Même si nous avons l’impression d’être libres de faire ce qui nous plaît, Dieu est souverain sur tous nos plans et désirs.

L’explication du rêve (Dn 4 :16-24 à la première personne, constitue le centre du chapitre)

Cet arbre qui s’élève jusqu’au ciel, comme la tour de Babel le projetait, occupe la place de l’arbre de vie dans le jardin d’Éden et est une insulte contre Dieu car décrit le roi comme celui qui pourvoit aux besoins des créatures, rôle qui n’appartient qu’à Dieu (Ps 145:16-17). Dieu seul est souverain et il ne permet pas qu’aucun mortel usurpe son trône ou prenne le crédit de ses œuvres. Notez que Dieu emploi des animaux pour parler des grands empires de l’histoire (Dn 7) et que le dernière gouverneur de cette terre est appelé « la bête ». Les veilleurs sont les anges (1 Co 4:9; He 1:14; cf. Ps 121:4; Jb 7:20).

Il cessera d’être une bête lorsqu’il reconnaîtra Dieu au-dessus de lui (v. 25). La reconnaissance d’un Dieu universel au-dessus de tous prévient les excès et oblige à la justice. Aimer Dieu, c’est aimer le prochain. Voilà pourquoi tuer le prochain c’est tuer l’image de Dieu. (Gn 9:6) et ignorer Dieu conduit au mépris du prochain. La religion prépare à l’éthique et l’éthique authentifie la religion.

Daniel demande au roi de se repentir, de reconnaitre ses péchés, de s’en détourner et de mettre sa foi dans le Dieu vivant, le Dieu des hébreux. Daniel donne le message de Dieu sans omettre aucune information, malgré qu’il connait que, le roi a un tempérament violent. Les prédicateurs qui adaptent leur message pour plaire à leur publique n’auront jamais la bénédiction de Dieu.

Daniel est très concerné par le sort du roi. Comment être aussi concerné, alors que Nebucadnetsar est le responsable de la destruction de Juda, sa patrie? Il est clair que Daniel lui a pardonné, et c’est ce qui permet à Dieu de l’utiliser. Lorsque quelqu’un nous fait du tort, nous sommes capables de nous réjouir de ses souffrances. Mais pardonner, c’est laisser le passé derrière nous. Nous est-il possible d’aimer quelqu’un qui nous a blessés? Le Seigneur peut nous aider à pardonner, à oublier et à aimer et même se servir de nous d’une manière extraordinaire dans la vie de cette personne.

L’accomplissement du rêve (Dn 4:25-30 à la troisième personne)

12 mois plus tard, le rêve se réalise car le roi n’a pas vraiment changé. Plus nous vieillissons plus nous avons du mal à changer nos habitudes, souvent seulement de problèmes graves peuvent nous aider à faire de changement radicaux.

Nebucadnetsar fut l’architecte principal de la ville de Babylone, qui était la plus grande de son époque (cf. Ap 14:6; 16:19; 18:2; 5 kilomètres carrés, avec 3 palais, ses jardins suspendus, ses 53 temples, 955 sanctuaires mineurs, 384 autels de rue). Babylone était classé comme une de 7 merveilles du monde ancien.

Nebucadnetsar deviendra paranoïaque et schizophrénique. Il croit s’être transformé en bœuf (boanthropie). La maladie de Nebucadnetsar avant sa mort est témoigné par plusieurs textes anciens (le prêtre babylonien Bérose, l’historien grec, Abydenus, un texte cunéiforme du British Museum [BM 34113=sp213]). Il est possible que sa maladie a été caché des yeux du publique.

On pourrait se demander, pourquoi personne n’a pris le trône de Nebucadnetsar durant sa maladie mentale? Dans le monde ancien, il y avait la croyance très répandue que si quelqu’un était possédé par un mauvais esprit, cet esprit pouvait posséder quiconque voudrait volontairement faire tort à la personne affligé.

La guérison du roi (Dn 4:31-34 à la première personne)

Nebucadnetsar appris plus parmi les bêtes que parmi les êtres humains. Il est devenu animal lorsqu’il se prit pour un dieu et qu’il a regardé d’en haut. Il redevient homme lorsqu’il réalise sa misère et qu’il regarde d’en bas. On ne peut être soi-même et s’épanouir que dans la mesure où l’on reconnaît ses limites. Personne n’est aussi libre que le croyant qui se soumet à la volonté souveraine de Dieu.

« L’être humain et libre parce que Dieu est souverain » (A. W. Tozer). Un dieu qui n’était pas souverain, ne permettrais pas la liberté morale à ses créatures car il aurait peur de le faire. « L’illusion, c’est de croire que c’est une illusion de croire » (Jacques Doukhan). Pour Daniel, la foi est un signe de raison.

Le privilège et la responsabilité d’Israël était d’être une lumière pour le monde (Es 42:6; 49:6) mais puisqu’ils ont failli misérablement, Dieu emploie un roi païen pour donner gloire à son nom. Nebucadnetsar reste conscient que rien n’est définitivement acquis. Il peut encore tomber, mais il a perdu son assurance insolente. Il est devenu humble et repentant, il s’est converti. Lorsqu’une personne est humiliée par la main de Dieu, son attitude et son langage changent dramatiquement. Jésus affirme : « Quiconque s’élèvera sera abaissé, et quiconque s’abaissera sera élevé » (Mt 23:12).