Daniel 5

À l’humble prière de Nebucadnetsar (Dn 4) s’oppose l’arrogante profanation de Belchatsar (Dn 5). À Nebucadnetsar, solitaire et misérable, glorifiant Dieu, s’oppose Belchatsar entoure de ses « grands au nombre de mille » (v. 1).

Belchatsar a bel et bien connu Nebucadnetsar qui est mort à l’âge de 104 ans, en 562 av. J.-C. Nous sommes à la veille de la prise de Babylone par Cyrus, c’est-à-dire en 539 av. J.-C. Belchatsar est par sa mère le petit-fils direct de Nebucadnetsar. Ce lien de parenté est rappelé 7 fois dans le texte. Du départ, Belchatsar réagit par opposition au comportement de son grand-père. Par l’emploi des vases du temple de Jérusalem, il veut montrer la supériorité des dieux de Babylone sur le Dieu d’Israël.

Le repas du roi (Dn 5:1-4)

Nous trouvons, les mêmes métaux que dans la statue rêvée par Nebucadnetsar cités dans le même ordre. Mais au lieu d’être condamnés à disparaître, ces matériaux sont divinisés et adorés, comme un appui au nationalisme religieux. Belchatsar, comme son père Nabonide, cherche à restaurer les lieux sacrés et rétablir le culte rejeté temporairement par Nebucadnetsar. Ce banquet n’est autre que la cérémonie d’intronisation de Belchatsar.

Si Belchatsar s’en prend au Dieu d’Israël, c’est qu’au fond de lui-même il se sent menacé par lui; au fond de lui-même, il sait qu’il est le vrai Dieu. Il veut détruire ce qui lui fait peur. Ce qui l’anime c’est le sentiment confus de son erreur et de sa faiblesse. La profanation est une façon de provoquer Dieu et de lui jeter un défi. Très souvent Dieu, par compassion, ne répond pas mais ici Dieu relève le défi.

L’écriture sur le mur (Dn 5:5-12)

Une main qui écrit sur une muraille toute blanche. Ceci fait que le roi change de couleur. Il a si peur que « ses reins se relâchèrent et ses genoux se sont heurtés l’un contre autre » (v. 6). Belchatsar comprend qu’il est un train de revivre l’expérience de son grand-père. Puisque les épouses de Belchatsar sont présentes, la « reine » en question est sa grand-mère Nitocris, grande prêtresse de Sin, la déesse lune, qui vécut jusqu’aux 107 ans.

La réprimande de Daniel (5:13-24)

Le roi fait semblant de ne pas connaître Daniel. La réponse de Daniel est sèche, il refuse l’offre du roi. Belchatsar qui sait qui est le vrai Dieu, choisi d’adorer des idoles de métal et pierre.

L’écriture et son explication (Dn 5:25-31). « Mene mene (la mine, de 600 g) tekel (le sicle, de 10 g) upharsin (demi-mene, 300 g)» ce sont des mesures de poids. Ayant tout perdu, Belchatsar est disposé à tout partager.

Compté (v. 26) : Les jours du roi Belchatsar étaient comptés.

  1. Chaque vie a une limite : Dieu donne à chacun de nous assez de temps et d’opportunités pour faire le travail qu’il demande de chacun de nous. Mais les opportunités ont une limite.
  2. Abuser des opportunités nous conduit à toutes les perdre. Le temps est un talent qui est enlevé à ceux qui n’en font pas un bon usage (Ps 37:9; Mt 25:28-29).

Pesé (v. 27)  Pas de diète possible.

  1. Nous serons tous jugés : Notre futur ne sera  pas déterminé par chance ou sort. Tout dépend de notre passé. Nous serons examinés, éprouvés, pesés pour chaque parole, pensée ou action, à tout moment de notre vie. Personne n’échappera à cette épreuve.
  2. Le jugement sera fait en pesant notre conduite et la mettant à l’épreuve selon les normes divines.
  3. Ils seront condamnés ceux qui seront trouvés trop légers. Nous ne pouvons pas nous garder du péché qu’en étant remplis du bien (Rm 12:21). Être légers en vérité, pureté ou amour est l’essence même du péché. Nous serons jugés particulièrement par nos manquements au devoir et non pas seulement pour nos péchés commis (Mt 25:42-45).

Divisé (Dn 5:28)

  1. Après un verdict de culpabilité, il doit avoir un châtiment. Ce châtiment se donnera certainement.
  2. Le royaume lui est enlevé. Les talents qui ne sont pas employés nous seront enlevés (Mt 25:28-29). Le châtiment le plus naturel est la perte de l’honneur et du pouvoir qui ont été gaspillés
  3. Le pire des châtiments est la mort Éternelle.

Daniel lui rappela qu’il était au courant de tous ces choses (Dn 5:22). Sa position privilégiée, le rend d’avantage coupable. Il est donc inexcusable.

Le plus grand péché est celui de l’impiété. L’impiété c’est d’oublier que nous appartenons à Dieu, que tout ce que nous possédons est un don de lui. Il n’y a pas de personne plus insensée que celle qui vie sans aucune relation avec Dieu. Nos vies dépendent entièrement de la bonté de Dieu. Dans sa main est « notre souffle (vie) et nos voies (destiné) » (v. 23). Notre tâche ici sur terre c’est de lui rendre gloire et négliger de lui rendre gloire est la racine de tout péché.