Daniel 9

Daniel 9 nous ramène à la 1e année de Darius, en 538 av. J.-C., l’année où il avait été jeté dans la fosse aux lions. Daniel comprend que les 70 ans de la prophétie de Jérémie seront bientôt écoulés (Jr 29:10-14; 2 Chr 36:18-23) et il n’y a pas le moindre signe de réveil parmi le peuple de Dieu.

Pourquoi Daniel prie « en jeûnant et en prenant le sac et la cendre » (Dn 9:3)?

Parce que Daniel s’identifie à un mort.

  • Le mort ne mange pas. La vie ne le pénètre plus.
  • Le mort est couvert du plus rudimentaire des vêtements.
  • Le mort se désagrège en poussière et cendre. C’est en tant que rien et poussière, en tant que être dépendant et impuissant, qu’il s’adresse au Dieu créateur.

 Caractéristiques de la prière de Daniel

  • Daniel prie avec beaucoup de ferveur.
  • Daniel dépendait de la justice de Dieu.
  • Daniel a employé les Écritures.
  • Daniel, au lieu de critiquer le peuple, confesse ses propres péchés et ceux de son peuple. Plus encore, Daniel prie en faveur de son peuple.
  • Daniel recherche la gloire de Dieu et de son sanctuaire.
  • Daniel réclame l’accomplissement des promesses de Dieu.

Figures de style du chapitre 9 de Daniel

  • Parallélisme synonymique (Daniel 9:5).
  • Parallélisme antithétique (Daniel 9:7).
  • Parallélisme synthétique.
  • Parallélisme alternatif (deux idées alternées cf. Ps 37:3-5).
  • Chiasme (Daniel 9:7-9; 26, 27). La structure de la prière est aussi chiastique (A B C B1 A1).

Le mot « messie » signifie « oint » avec de l’huile. Le prêtre, le prophète et le roi pouvaient être des « messies », dont l’onction signifie la force de l’Esprit et la confiance pour l’accomplissement de la mission.

Les 70 années conduisent à un messie de l’année sabbatique (7 x 10), tandis que les 70 semaines (7 x 7 x 10) conduisent à un messie de jubilé. Gabriel a comment mission d’expliquer la vision du ch. 8 (Dn 9:23). Le point de départ des 490 années est à la suite des 3 décrits promulgués par successivement : Cyrus, Darius et Artaxerxés (Esd 6:14). Esdras se réfère à ces 3 décrets comme s’il s’agirait d’un seul, à cause de l’unité de ces décrets. C’est le 3e qui donne la date de départ des 70 semaines car : c’est le seul qui soit effective, c’est le seul qui soit complet, car il concerne la reconstruction du temple et de la ville, et c’est le seul qui soit suivi d’une louange à Dieu à cause de son intervention (Esd 7:27-28).

Le Messie La ville de Jérusalem
A1 La venue du Messie
Depuis le moment où la parole a annoncé que Jérusalem sera rebâtie jusqu’à l’Oint, au Conducteur, il y a sept semaines (shavu’) et soixante-deux semaines (v. 25).
B1 La construction de la ville
les places (coupé, chrts) et les fossés seront rétablis, mais en des temps fâcheux (v 25).
A2 La mort du Messie
Après les soixante–deux semaines (shavu’), un Oint sera retranché, et il n’aura pas de successeur (v. 26).
B2 La destruction de la ville
Le peuple d’un chef qui viendra détruira la ville et le sanctuaire, et sa fin arrivera comme par une inondation ; il est arrêté (chrts) que les dévastations dureront jusqu’au terme de la guerre (v. 26).
A3 L’alliance du Messie
Il fera une solide alliance avec plusieurs pour une semaine (shavu’), et durant la moitié de la semaine il fera cesser le sacrifice et l’offrande (v. 27).
B3 La désolation de la ville
le dévastateur commettra les choses les plus abominables, jusqu’à ce que la ruine et ce qui a été résolu (chrts) fondent sur le dévastateur (v. 27).

 

Mauvaise interprétation des 70 semaines

  • Un énorme intervalle injustifiable qui détruit l’unité du texte.
  • Un parallélisme alternatif (Ps 37:3-5; Le Christ = versets 25a, 26a et 27a; La ville = versets 25b, 26b et 27b)
  • L’interprétation du Christ de Daniel 9:27 (Matthieu 24:15 = Luc 21:20).

Les rapports entre le ch. 8 et le ch. 9

  • Il est tout d’abord chronologique. Les 70 semaines donnent le départ des 2300 soirs et matins.
  • Le lien est aussi théologique. Le salut ne finit pas avec la croix, mais pour être effectif le salut doit nécessairement passer par le grand pardon cosmique. Kippour était nécessaire pour achever le processus du salut et lui donner son caractère définitif et absolu. Le salut est avant tout espérance. Il doit aboutir au royaume de Dieu, avec l’autre cité et un autre corps, un royaume où le mal et la mort ne seront plus.
  • Le lien est aussi existentiel. La foi en Jésus (maintenant) et l’espérance du royaume (pas encore) sont dépendantes l’une de l’autre.